Alors, disons seulement que je me contente de vivre. Oh, et puis, laissons filer un peu. Y'en a marre de toujours attendre le moment où le fleuve devient mer et où la mer devient océan. Moi, je suis qu'un petit fleuve sans contours, sans détours. Il est sale, mon fleuve, il a pas de poissons dedans, et il me suffit. Il me suffit parce que je me dis que, bon, après tout, c'est déjà ça. Et même si tout va mal, si la sécheresse le fait être à sec ou si des voyous jettent des bouteilles dedans, je saurais quand même que c'est le mien et que peut importe ce qu'il arrive, j'aurais au moins ça. Et les autres, on leur jettera de l'eau sale a la face. C'est tout.
"Tends moi la main. Tu sais, juste une petit poignée. Ou plus. Mais je sais que tu voudras pas plus. Alors prends ma main. Et, je t'en prie, la lâche plus maintenant. Garde la et fais-en ce que tu veux, mais la lâche plus. A tout jamais. Comme si nous faisions qu'un. Comme si, nous deux, c'était à jamais."